Les Oméga-3 et la perte de gras
Si vous êtes dans le domaine du fitness depuis au moins 10 ans, vous avez eu la chance de lire, rencontrer ou même étudier avec Charles Poliquin. On a beau ne pas être toujours d’accord avec ses dires et surtout sa manière unique de véhiculer de l’information, il a quand même beaucoup changé le jeu durant ces plusieurs années dans le domaine.
Je crois beaucoup de gens seront d’accord, y compris moi, certains de ses protocoles avaient des dosages relativement élevés, étaient coûteux et d’autres n’avaient pratiquement pas de science réelle, à l’époque, pour justifier de tels protocoles, mais le temps lui donna quand même raison sur quelques points intéressants.
Parmi ces points contre-intuitifs, mais efficaces, il y avait le méga dosage d’oméga-3. Si l’on remonte au début des années 2000, peu de gens vous auraient même parlé de prendre des oméga-3 pour la composition corporelle, on parlait alors de prévention de maladies cardiovasculaires et de réduction de l’inflammation en général à des dosages plutôt conservateurs. Pourtant, une des techniques préférées de M. Poliquin était de méga doser les oméga-3 en début de parcours chez les personnes ayant un surplus de poids. On parle ici de dosage allant dans les 10000mg d’EPA-DHA combiné voir même plus dans certains cas. Pourtant, à cette époque, on était encore loin de comprendre l’impact de la composition cellulaire en acides gras des tissus sur l’ensemble du fonctionnement du corps humain. Le terme « oméga-3 Index » qui désigne le pourcentage d’oméga-3 dans un érythrocyte était pratiquement inconnu, et ce surtout dans le domaine du fitness.
Il fallut attendre bons nombres d’années pour voir apparaitre les études reliant cet index à la santé cardiovasculaire, la sensibilité à l’insuline et la réduction de l’inflammation du tissu adipeux que l’on rencontre chez les gens atteints du syndrome métabolique. Selon les dernières données, il serait préférable d’avoir un index Omega-3 entre 8% et 12% et la moyenne nord-américaine se situe plutôt autour de 4.5%. Heureusement, plusieurs équipes de chercheurs, dans les dix dernières années, ont commencé à étudier quel serait le dosage quotidien d’EPA-DHA pour amener et maintenir le ratio dans l’écart optimal. La réponse, environ 1500 à 3000mg d’EPA et DHA combiné durant une période minimale de 12 semaines. Une équipe de chercheur à même utilisé un dosage de 4400mg pour tenter de faire monter plus rapidement l’index et ils ont réussi en augmentant en moyenne de 3.9% l’index d’oméga-3 en 4 semaines. Cependant, l’étude démontre bien que plus l’IMC est élevé, moins l’index d’oméga-3 monte rapidement. Si vous vous souvenez bien, la recommandation de Charles était d’augmenter la dose d’oméga-3 en relation avec la masse adipeuse et même si la notion de masse adipeuse et d’ICM n’est pas une corrélation directe, on voit ici une notion similaire.
Je ne suggère pas à tout le monde de commencer à consommer des quantités astronomiques d’oméga-3, car il y a plusieurs autres facteurs à considérer. Vous devriez toujours modifier votre alimentation pour le mieux et améliorer votre mode de vie en général avant d’entreprendre n’importe quel protocole de supplément. Cependant, il est recommandé de consommer un supplément d’oméga-3 de bonne qualité. Il n’est pas nécessaire d’acheter les plus dispendieux, si votre digestion des oméga-3 semble problématique, il serait idéal d’améliorer votre digestion, pas de payer plus cher pour des produits sans réelles études cliniques.
–Mathieu Bouchard